Jean-Christophe DOUZIECH, Etiomédecine et Sophrologie à Paris 10

C’est en découvrant l’approche centrée sur la personne de Carl Rogers que s’est accentué le goût de mieux comprendre et d’approfondir la notion d’empathie, la relation à l’autre.
En parallèle je pratiquais la sophrologie qui représentait au début pour moi le contact au corps, aux émotions, à la respiration.
Elle m’a permis au fil du temps de vivre le plaisir de ma propre présence et a fait naitre en moi une envie de mieux me connaitre et d’accroitre le sentiment de quiétude, que je pouvais peu à peu contacter au sein de situations difficiles.

C’est en me formant à la sophrologie que s’est concrétisé le désir d’accompagner des personnes souhaitant résoudre une difficulté ou désirant simplement évoluer ou approfondir le champ de leurs expériences.

J’ai senti cependant lors de ma pratique qu’il me manquait une clé pour aller plus en profondeur, autant d’un point de vue personnel que professionnel. J’ai alors pensé à l’étiomédecine après m’être souvenu d’un premier soin reçu une dizaine d’année auparavant ; j’ai ressenti un tel apaisement lors de cette expérience que j’ai décidé de suivre la formation proposée par Max Bernardeau et d’utiliser ensuite l’étiomédecine comme outil principal de ma pratique.

A mes yeux, être thérapeute, c'est d'abord créer un espace propice à l’apaisement et à la libération des souffrances.

Ensuite,  il s’agit d’accompagner  la personne dans la prise de conscience qu’elle fait de cet apaisement qui va l’engager peu à peu à renouer avec elle-même, en cultivant une connexion plus profonde à son être. Cette reconnexion lui offre l'opportunité de s'inscrire progressivement dans  un environnement qui correspond à ses besoins profonds et d'utiliser au maximum ses ressources internes, qui tendent naturellement à se développer.

La finalité essentielle et nécessaire n’est donc pas seulement de se débarrasser de ce qui fait souffrir  mais c’est enfin et surtout de retrouver peu à peu le goût peut-être lointain au début, puis fervent et enthousiaste pour la connaissance de soi, "co-naissance" qui s’inscrit véritablement dans le chemin d’évolution naturel de chaque être humain depuis sa naissance.

Le thérapeute est lui-même engagé sur ce chemin de connaissance de soi. Il s’attache à affiner sa qualité d’écoute, de présence et d’être. Il s’interroge et n’hésite pas à remettre en question sa propre façon de fonctionner. Cette quête, guidée par une intention réelle, exige avant tout sincérité et authenticité.

Comme le dit le docteur Jean-Louis Brinette, découvreur de l’étiomédecine, le thérapeute a pleinement conscience que, dans l’acte d’accompagner, il se guérit lui-même. Tout en s’appuyant sur les fondements indispensables au soin, il explore et affine sa propre sensibilité, développant ainsi une approche qui lui est singulière et en harmonie avec ceux qu’il accompagne.

Le soin déploie toute son efficacité lorsque le thérapeute et la personne accompagnée partagent une présence authentique et profonde. C’est cette qualité de présence qui opère, c’est elle qui agit.

Si le thérapeute s’imagine être l’auteur de la guérison, il en perd aussitôt la justesse et la portée. Car au cœur du soin, ce qui les relie avant tout, c’est le lien qui les unit.

Avec le temps, on aspire à s’épanouir pleinement, à embrasser chaque facette de notre être sans en renier aucune.

À mon sens, il est essentiel de demeurer fidèle à ce qu'on est à chaque instant. Dans ma pratique thérapeutique, un lien se tisse avec  les différentes dimensions qui me constituent. Je n'hésite pas à partager les aspirations que je découvre en moi à travers mon goût pour la nature, l'écriture ou la musique.

Cette réflexion m’amène à une évidence : en chaque être sommeillent des potentialités infinies, encore inexplorées. Et c’est par une exploration tranquille et constante de soi que ces ressources profondes émergent et se déploient naturellement. 

Si l’être humain aime la beauté c’est parce qu’elle se trouve en lui-même. Et ce qui nous unit, c’est ce potentiel endormi, cette origine commune et ces dimensions profondes qui nous habitent. La différence réside juste dans le chemin parcouru pour les révéler et les incarner.

Nul ne peut se prétendre supérieur à un autre, car nous partageons tous la même essence. Seules nos trajectoires diffèrent, façonnées par l’engagement et l’implication que chacun y met.

L’être humain est lui-même une œuvre d’art, singulière et inimitable, en perpétuelle évolution. Il lui appartient de la révéler et de l’exprimer.  Ainsi, la finalité d’une thérapie c’est donc pour moi l’activation des potentiels qui étaient cachés à l’individu lui-même.